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L’orientation, un plat qui mijote longtemps

Le scénario est presque écrit d’avance : l’adulte questionne le jeune (collégien, lycéen) : “tu veux faire quoi plus tard ?”. Le jeune endosse alors le rôle qu’il s’est donné et répond inlassablement : je ne sais pas”.

Vous savez, vous, ce que vous voudrez “faire plus tard” ? Dans 5, 7 ou 10 ans ? Et si, plutôt que de lui demander ce qu’il veut faire dans 5, 7 ou 10 ans, vous lui demandiez ce qu’il aime dans la vie ? Ce qui le motive, l’anime, lui donne envie de se lever le matin ? Comme vous, adulte, quand vous vous questionnez sur votre avenir professionnel (et que vous m’appelez pour un bilan de compétences).


L’orientation, un double processus

L’orientation combine deux approches aussi importantes l’une que l’autre : 

  • D’un côté, l’information part de l’extérieur et se dirige vers le jeune. On parle ici d’informer, donner des éléments de connaissances. C’est le travail mené par les enseignants lorsqu’ils présentent les voies d’apprentissages. C’est l’intention des établissements d’enseignement supérieur lorsqu’ils participent à un forum de l’étudiant ou éditent une plaquette, un site internet. C’est aussi la mission des documentalistes et des conseillers d’orientation lorsqu’ils évoquent tel type de parcours (initial, apprentissage, théorique, pratique, universitaire, grande école…). C’est encore le bénéfice d’un échange avec un professionnel qui présente son métier (témoignage).
  • De l’autre côté, l’information naît à l’intérieur du jeune et nécessite de s’exprimer vers l’extérieur. De quoi ai-je envie ? Qu’est-ce qui me donne des papillons dans le ventre ou des paillettes dans ma vie (Kévin) ? Qu’est-ce qui vient de moi et me met en mouvement ? Les parents qui ont appris tôt à questionner leur enfant sur leurs envies et motivations seront des accélérateurs de performance sur ce sujet. Quelques enseignants ou accompagnateurs sont aussi formés au questionnement ouvert. Ce sont surtout les coachs scolaires et les psychologues qui apportent le plus de force dans cette démarche. Ils partent du jeune et l’aident à trouver SES réponses, même si le jeune ne sait pas encore, à ce stade, ce qu’il pourra en faire. 


L’orientation, un processus long

L’orientation, c’est aussi un processus qui demande du temps, qui se construit progressivement, comme une boule de neige. 

Un jeune qui sait ce qu’il aime, mais qui n’a aucune connaissance des métiers n’avancera pas. 

Un jeune qui dispose d’une liste de métiers mais ne sait pas l’utiliser (hiérarchiser et sélectionner en fonction de ses critères à lui) n’avancera pas non plus. 

C’est en alternant à plusieurs reprises ces deux processus (donner de l’information et identifier les zones de motivation du jeune) que l’orientation se construit. 

Passez à l’action
(quelques idées pour avancer concrètement)

  • Jeune (avec l’aide des parents dans un premier temps) : ouvrez un fichier informatique, un cahier, une carte mentale ou tout autre support qui vous plaît. Regroupez-y par le moyen de votre choix (mots, collages, dessins, vidéos, notes audio) les idées qui vous viennent : les sujets que vous aimez (lire, écouter à la télé, débattre…), les actions que vous aimez pratiquer, les environnements qui vous conviennent plus que d’autres, vos traits de personnalité, vos réussites… Pas besoin de les analyser, simplement les noter par “grandes familles”. Vous apprenez progressivement à vous connaître.
 
  • Adultes : continuez à donner de l’information en variant les moyens : visuel, audio, papier, informatique, vidéo, témoignage en vrai.
 
  • Adultes : dites au jeune (et acceptez) que c’est normal de ne pas maîtriser le sujet aussi bien que vous. Proposez-lui simplement de se montrer curieux au monde qui l’entoure. Faites lui confiance, l’information lui sera utile un jour ou l’autre, au moment où il sera prêt à en faire usage. Pour l’instant, elle est stockée et attend son heure.
 
  • Parents : questionnez votre enfant sur ce qu’il aime. Et ne faites aucun commentaire sur ses réponses (ni en bien, ni en mal). Il sera peut-être surpris que vous n’ayiez pas de conseil à lui donner : vous l’aider ainsi à s’approprier ses réponses, à se responsabiliser et à grandir.
 
  • Parents : faites-vous aider en sollicitant les compétences complémentaire d’autres adultes. Personne n’aura de solution miracle (même les coachs scolaires ne sont pas des magiciens), mais ensemble, toute la communauté peut servir l’intérêt de votre enfant. Ne portez pas tout sur vos seules épaules et en même temps, soyez présent, à votre niveau, pour votre enfant. 

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